Les Châteaux Cathares
31 juillet et 1er août 2005
Où se trouvent les châteaux cathares ?
Ici commence notre périple avec "tata" Anne et cousine Marie-Hélène.
Nous avons commencé, calmement toujours, par les châteaux cathares.
Il y en a tellement qu'on a dû choisir. On a décidé de visiter les cinq fils de Carcassonne,
soit les cinq châteaux qui ont servi à défendre la France contre l'Espagne.
Aguilar
Quéribus
Peyrepertuse
Puilaurens
Termes
Cependant, leur histoire est beaucoup plus riche que ce simple épisode.
Tout a commencé par l'apparition du catharisme, une religion dérivée du christianisme, en Languedoc.
Cette religion n'acceptait pas le pouvoir de Rome (ou d'Avignon)
et les fidèles croyaient que la terre était l'enfer pour les hommes.
Ils devaient "gagner" leur ciel.
Evidemment, le pape n'a pas apprécié cette doctrine et,
après avoir tenté l'assimilation, il a opté pour l'anéantissement.
Ainsi, en 1209, le pape Innocent III déclare la croisade contre les Albigeois (ou cathares).
La croisade sera menée par le roi français Louis IX, Saint-Louis.
Au final, les cathares furent éradiqués.
Vous découvrirez ici les photos de ces différents châteaux ainsi qu'un clin d'oeil historique sur chacun d'eux.
Le clin d'oeil est extrait de Les Cathares : 100 photos pour un pays de Bély et Jolfre aux Editions Sud Ouest.
Pour plus d'informations, visitez le Portail Cathare
Premier fils de Carcassonne : Château d'Aguilar
5 minutes de montée, pour 296 mètres d'altitude.
Il surveillait l'accès aux Corbières centrales. Il existait dès 1021 et appartenait au 13e siècle au seigneur
de Termes. Il est devenu forteresse royale en 1257, sans avoir été l'enjeu de combats
avec les croisés. Le château a été renforcé par le roi Louis IX (St-Louis) au 13e siècle.
Château de Padern
10 minutes de montée.
Ce château a appartenu à l'abbaye de Lagrasse jusqu'en 1579.
Il fut occupé pendant la croisade, puis repris par les seigneurs faidits,
ces guerriers qui n'acceptaient pas la domination des croisés ni celle du roi de France,
et qui préféraient vivre en hors-la-loi. Le château a ensuite gardé la frontière de l'Espagne.
Il formait une formidable ligne défensive avec les châteaux de Peyrepertuse, d'Aguilar et de Quéribus.
Second fils de Carcassonne : Château de Quéribus
10 minutes de montée, pour 729 mètres d'altitude.
Longtemps, la menace vint de la mer et nombre de citadelles furent comme des tours sarrasines surveillant l'horizon.
Puis les forteresses s'intégrèrent dans un ensemble politique que les mariages et les successions construisirent
autour de Barcelone, de l'Aragon et de la Provence. Quéribus était une des places qui défendaient au nord ce grand
domaine. Il est difficile d'imaginer citadelle plus audacieuse et poste d'observation plus étonnant. Quéribus évoque
aussi l'une des figures les plus marquantes de la résistance méridionale : Chabert de Barbeira. Savant en matière de
fortifications, il commandait Quéribus : cette citadelle, défiant Rome et le roi, fut le refuge des cathares, comme
l'évêque du Razès, Benoît de Termes, qui y mourut en 1231. Chabert de Barbeira fut investi du commandement militaire
pour les places encore indépendantes du Fenouillèdes, face aux troupes du roi de France, en 1242. Mais dès 1239,
le régent du royaume d'Aragon avait vendu la place de Quéribus à Louis IX : il restait à la conquérir. Finalement,
Chabert dut céder en 1255 et il abandonna Quéribus à St-Louis. Ainsi Quéribus a-t-il tenu plus longtemps que Montségur.
Aujourd'hui, il ne reste presque plus rien du château antérieur à la croisade : le dispositif militaire qu'on voit a
été aménagé à la fin du 13e siècle puis au 16e siècle pour répondre aux progrès de l'artillerie.
Cucugnan. Vous connaissez le sermon du curé de Cucugnan ? Nous oui.
Troisième fils de Carcassonne : Château de Peyrepertuse
15 minutes de montée sous la pluie, pour 780 mètres d'altitude pour le château bas
et 796 mètres pour le château haut St-Georges.
Il semble avoir été épargné par la croisade venue du nord au début du 13e siècle, et, en 1217,
Guilhem de Peyrepertuse rendait hommage à Simon de Montfort devenu duc de Narbonne. Mais Guilhem reprit
la lutte contre les croisés français, s'empara de Puilaurens et fut excommunié. Déjà le sort de cette région
dépendait de la politique internationale et le régent du royaume d'Aragon vendit la place de Peyrepertuse au
roi de France Louis IX. Il fallait encore que les français s'en rendissent les maîtres. La citadelle fut
enveloppée dans le grand sursaut de 1240 autour de Trencavel. Mais la guerre fut perdue et, en novembre 1240,
Guilhem de Peyrepertuse fit sa soumission au nouveau maître. Peyrepertuse était désormais une place qui gardait
la frontière méridionale du royaume de France, ce qui fut confirmé par le traité de Corbeil de 1258. Par son
site et sa situation, Peyrepertuse apparaissait comme imprenable et cette crête rocheuse des Hautes-Corbières
garda longtemps la frontière entre le royaume de France et celui d'Aragon, jusqu'au traité des Pyrénées de 1659.
C'était bien un des " fils de Carcassonne ". Pourtant Peyrepertuse connu surtout la paix. Comme la forteresse ne
connut guère les combats, il faut se demander si le roi de France a ordonné de renforcer la place par souci de
défense, ou pour montrer symboliquement sa puissance face à l'Aragon. Par la longueur de ses remparts
(2,5 kilomètres) et par leur qualité, c'est la plus remarquable réalisation de l'architecture médiévale en
Languedoc : elle est appelée la " Carcassonne céleste ".
Gorges de Galamus. C'est une route très étroite où on ne peut rouler qu'à un seul véhicule de large à la fois.
On voit de loin l'ermitage St-Antoine-de-Galamus.
Quatrième fils de Carcassonne : Château de Puilaurens
15 minutes de montée, pour 697 mètres d'altitude.
Le château surveillait la vallée de la Boulzane et la haute vallée de l'Aude.
Le château est mentionné dès 985 dans une bulle du pape Jean XV et il appartenait alors à la grande abbaye
de Saint-Michel-de-Cuxa. Le premier châtelain de Puilaurens dont le souvenir nous soit parvenu fut Pierre Catala,
témoin de Guilhem de Peyrepertuse lorsque celui-ci se soumit à Simon de Montfort. Roger Catala apparaît ensuite
comme possesseur du château qui connut encore les soubresauts de la lutte contre le roi de France : le retour
des Trencavel en 1240 et la révolte du comte de Toulouse en 1242. La présence de cathares à Puilaurens est
attestée dans les années 1240 : en 1246, un diacre, venu du Cabardès, au pied de la Montagne Noire, et installé
d'abord à Puilaurens, devint diacre pour le Fenouillèdes à Quéribus. Néanmoins, les forteresses tombaient les
unes après les autres aux mains du roi de France et de ses sénéchaux. Après la chute de Montségur, Puilaurens
devint définitivement possession française, sans doute avant 1250, mais Chabert de Barbeira, grande figure
cathare y prolongea peut-être la résistance, ici comme à Quéribus. En 1255, Saint-Louis ordonna au sénéchal
de Carcassonne de fortifier le château de Puilaurens. Le château fut construit pour l'essentiel après la
soumission au roi de France, pour lui et par lui.
Donjon d'Arques
Simon de Montfort confia à Gilles de Voisins le soin de garder cette partie du Razès après la croisade albigeoise.
Voisins commença en 1284 le château. Il s'agissait de défendre la vallée du Rialsès et de contrôler les voies qui
conduisaient aux Corbières et au Pays Cathare.
Mouthoumet, là où on a été soulagé de trouver une pompe à essence…
Cinquième fils de Carcassonne : Château de Termes
15 minutes de montée, pour 470 mètres d'altitude.
Le château fut mentionné pour la première fois en 1110. C'était une place redoutable, réputée imprenable,
bien protégée par des précipices profonds, dessinés par un affluent de l'Orbieu, le Sou. Le lignage qui
possédait Termes dépendait des vicomtes de Carcassonne-Béziers, eux-mêmes vassaux des comtes de Barcelone,
et les membres de ce lignage dominaient la région, le Termenès. La famille de Termes fut enveloppée dans
l'aventure cathare. Raymond de Termes tenait le château de Termes. Son frère, Benoît fut désigné comme évêque
cathare pour le Razès en 1226. Il participa au concile cathare de Pieusse, présidé de Guilhabert de Castres,
évêque cathare de Toulouse. Le siège de Termes fut conduit en 1210 par Simon de Montfort et fut l'un des
moments cruciaux de la croisade contre les albigeois : " Nos ennemis, vaillants et matois qu'ils étaient, à
mesure que nos machines avaient abattu quelque endroit de leurs murs, construisaient aussitôt derrière, avec
des pierres et du bois, une autre barrière… " Ce témoignage de Pierre des Vaux de Cernay dit bien la résistance
des seigneurs méridionaux face à l'armée des croisés. Toute la science de la fortification était mise à contribution
pour soutenir les hérétiques. La citadelle put tenir quatre mois, mais le problème majeur était celui de l'eau.
La cité allait se rendre quand une pluie vint remplir les citernes. Mais l'eau fut polluée et les assiégés
évacuèrent la ville. Néanmoins, Raymond de Termes fut pris et mourut en prison. Ses fils, Olivier et Bernard,
furent élevés à la cour d'Aragon, alors que le château allait à un compagnon de Montfort, Alain de Roucy.
Olivier de Termes décida d'accompagner Louis IX dans sa croisade et il s'embarqua à Aigues Mortes en 1248.
Le prestige de Louis IX, chrétien fervent et roi respecté, facilita de tels ralliements. Olivier de Termes
retourna à plusieurs reprises en terre sainte et le chroniqueur Joinville rendit hommage à son courage. Il participa
lui-même à la prise de Quéribus et à la victoire sur son ancien compagnon, Chabert de Barbeira. Le château de
Termes devint possession royale en 1228 et le roi y entretint une garnison. Il fut détruit en 1653.
Pour en savoir plus sur les cathares, on nous a recommandé les auteurs suivants :
Michel Roquebert, Anne Brenon et Jean Duvernoy.
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